Exposition Chantal Charron Surécriture
Surécriture
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Infos pratiques« L’être est, parce qu’il est, …et ainsi à l’infini … »
Jean Jaurès, De la réalité du monde sensible. Œuvres philosophiques, Alcan, 1891.
C’est cette dimension de l’être dans sa profondeur, sa dignité, son ancrage au monde, en quête de soi, que cette nouvelle série picturale et graphique « Surécriture », questionne.
Il s’agit donc de tenter d’écrire… autrement…
Une définition nouvelle de l’écriture (dans le sens formel) est amorcée ici…
Une écriture qui se veut être au-delà du surgissement du signe, au-delà de l’idée d’inventer un alphabet de signes : de signes-silhouettes, de signes–figures, de silhouettes esquissées, de signes épurés… hiératiques, érigés, en marche ou en pause.
Je propose un déplacement ici vers une pratique d’altérité, vers des créations conjointes, des espaces partagés d’inscriptions, de marques, de traces, de signatures, de caractères… Une cohabitation à la fois, en fusion et en tension pour conjointement tenter d’« écrire » une présence.
C’est l’authentique Bogolan du Mali et du Burkina Faso, textile naturel en coton imprimé teinté, artisanal et traditionnel…, que je privilégie comme support matériel, esthétique et symbolique pour en faire un espace de connivence, de processus et de procédés déployant ainsi l’acte de création.
Il n’y a pas là, un acte de réappropriation d’un matériau de culture, d’un héritage matri ou patrimonial qui se joue, mais naturellement…, de même que ces fils de coton reliant chaque trame de tissu entre-elle, chaque bande réunie pour former ce qui en fait le tissu, il y a cet acte de relai, de relai unificateur où l’acte lui-même devient transmetteur et amplificateur de ce que porte l’humanité dans son étendue en tant que présence libre, qu’essence agissante, qu’être pour elle-même, dans l’émergence de sa propre poétique.
Chantal Charron