Exposition Collective AFRIQUES Artistes d'hier et d'aujourd'hui

AFRIQUES, ARTISTES D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

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La Fondation est ouverte 365 jours par an. Les expositions se visitent gratuitement de 9h à 18h30.

Infos pratiques

La Fondation Clément s’est associée à la Fondation Dapper pour ouvrir ses portes à l’exceptionnelle créativité d’artistes qui, hier comme aujourd’hui, témoignent de la richesse d’une Afrique plurielle. Jamais la Martinique, ni même plus largement la Caraïbe, n’ont auparavant accueilli une manifestation de ce type et de cette envergure.

L’Afrique : un continent composé de cinquante-quatre pays avec des milliers de langues et de cultures. Certaines d’entre elles ont traversé l’Atlantique avec les esclaves, se sont enracinées puis transformées dans les Amériques et la Caraïbe. C’est dire que l’Afrique est à la fois proche et lointaine pour ceux qui portent en eux une partie de son héritage. Les œuvres d’arts anciens entrent en résonance avec ce lieu patrimonial que constitue l’espace de la Fondation Clément. Une figure de reliquaire fang (Gabon), un bâton de danse en l’honneur du dieu Shango (Nigeria), un objet « consacré » du Congo, une statuette de Côte d’Ivoire incarnant un conjoint mystique évoquent des pratiques qui dans les Antilles touchent au plus profond de l’intimité des individus.
La sélection de près d’une centaine de pièces majeures appartenant aux collections de la Fondation Dapper a été effectuée le plus largement possible pour donner à voir un vaste répertoire de styles représentatifs de grandes cultures des sociétés de l’Afrique centrale et de l’ouest. L’esthétique de certaines d’entre elles marquées principalement par le naturalisme, la stylisation, l’assemblage ou l’accumulation d’éléments divers a inspiré de nombreux artistes tel Picasso ou Matisse et contribué ainsi à renouveler l’art du début du XXe siècle. Mais les masques, les statues et les insignes de dignité parlent avant tout de l’histoire des peuples, de leur initiation à la vie sociale et politique, des sollicitations adressées aux ancêtres, aux dieux et aux divinités pour se protéger, guérir ou accompagner les morts dans l’au-delà.

Ne pas enfermer l’Afrique dans une image figée et la regarder aujourd’hui avec ses réalités grâce à une trentaine de créations : sculpture, peintures, photographies, photomontages, collages et textile reflètent le dynamisme d’un art contemporain qui rend lisibles les traces de récits collectifs et personnels qui se côtoient ou se superposent. Les dix-sept artistes présentés, au-delà de la diversité de leurs démarches respectives, partagent des enjeux forts : faire émerger de nouvelles formes de réflexion et d’engagement.
Avec les œuvres d’Ousmane Sow et d’Omar Victor Diop interroger l’histoire redonne vie aux figures héroïques de l’esclavage ; cela suggère aussi un regard exacerbé sur les périodes coloniales et postcoloniales (Samuel Fosso, Malala Andrialavidrazana) et sur les questions identitaires (Hassan Musa), sans oublier les drames de l’apartheid (Sam Nhlengethwa) et des guerres intestines (Freddy Tsimba).
Des productions explorent les territoires de la mémoire collective et s’inspirent de croyances et de rites (Cyprien Tokoudagba). Quelques-unes d’entre elles les interprètent ou les détournent pour les soumettre à leur imaginaire (Ouattara Watts, Omar Ba, Barthélemy Toguo) ; d’autres ouvrent le dialogue entre présences de l’invisible, croyances ancestrales et monde urbain (Chéri Samba, Kudzanai-Violet Hwami, Nyaba Léon Ouedraogo, Ransome Stanley, Soly Cissé, Joana Choumali).

Christiane Falgayrettes-Leveau, Commissaire d’exposition

 

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