Exposition collective DE FEU ET DE PLUIE
DE FEU ET DE PLUIE
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La Fondation est ouverte 365 jours par an. Les expositions se visitent gratuitement de 9h à 18h30.
Infos pratiquesL’exposition De feu et de pluie a été conçue et produite par la Fondation Clément en partenariat avec la DEAL et le Parc naturel régional de la Martinique dans le cadre de la candidature de la Martinique à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Le titre renvoie aux deux versants d’une même gestation : car la Martinique est bien la fille des entrailles fumantes de la terre et des pluies provoquées par le relief volcanique, donnant naissance aux forêts tropicales humides.
Le volcan impacte la vie de l’homme très au-delà de la science et des catastrophes. Pour cette exposition il a été demandé aux artistes de travailler sur le volcan et le processus éruptif comme métaphore, voire l’essence de la création. Six œuvres ont été créées pour l’exposition : les installations Respè twa fwa de Christian Bertin, Composition Tellurique d’Hervé Beuze, Sismographie Méga-poétique de Julie Bessard, Tropical Bliss de David Gumbs, Le jour d’après de Ricardo Ozier-lafontaine et le triptyque Un démiurge de Jean-Baptiste Barret. Les autres œuvres ont été choisies en fonction de ce parallèle entre construction/ destruction /reconstruction par l’homme et par le volcan. Les œuvres parlent de mémoire, de chaos, de jaillissements et tremblements, d’échanges d’énergie, du magma qui fuse, de la chaleur brulante, de l’état du monde l’instant d’après.
L’exposition est présentée dans la Cuverie et la salle Carrée. Les deux salles évoquent à la fois le processus éruptif physique, et humain. Dans la cuverie le paysage et l’aspect physique dominent, mais les références à l’histoire coloniale et aux mémoires individuelles et collectives abondent. Dans la salle carrée, l’aspect humain, les récits tissés par l’homme, y compris la mythologie, la résilience, la relation au volcan, comme à l’homme-volcan, dominent, toujours immergés dans le paysage.
Dans le hall, des peintures anciennes, des gravures et des cartes postales, de la montagne Pelée, sa végétation tropicale, de la ville de Saint-Pierre et de la catastrophe de 1902 forment un prologue à l’exposition. Ces images, reproduites d’innombrables fois introduisent l’idée d’un paysage familier, fait de feu et de pluie.
16 artistes contemporains, presque 70 œuvres (dont une installation de 40 dessins), forment un récit spatial, sans début, ni milieu, ni fin, dont le public est le seul ordonnateur. Une exposition comme une œuvre ouverte, polysémique, susceptible d’une multiplicité d’approches.
Les œuvres sont engagées, agissantes. Elles se dressent, s’opposent, dénoncent. Comme une éruption, elles modifient l’espace, fertilisent les imaginaires, annoncent des nouvelles manières de penser le monde. Et surtout participent à la création de nouveaux récits. Elles sont porteuses d’espoir, comme ces petites lueurs des lucioles dont parle Didi-Huberman , si fragiles, mais si vivaces, que si elles disparaissent ici, c’est pour mieux apparaitre plus loin. »
Matilde dos Santos, commissaire de l’exposition.