catalogue d'exposition SERGE HÉLÉNON PALETTE PALIMPSESTE
SERGE HÉLÉNON PALETTE PALIMPSESTE
Ce catalogue est publié par la Fondation Clément à l’occasion de l’exposition Palette palimpseste de Serge Hélénon du 16 décembre 2022 au 14 février 2023.
Voir la version pdfPour Serge Hélénon, l’art n’est pas seulement un outil de documentation et de représentation du réel. Sur les sentiers du monde qu’il parcourt, les débris trouvés sont vivants, et le véritable enjeu qu’il poursuit est d’inventer des dispositifs plastiques capables de devenir des organismes vivants, des espaces de dialogue et de réconciliation de l’homme pour l’homme.
Hélénon participe à sa manière de la famille des constructivistes et des déconstructivistes, c’est-à-dire des équarrisseurs dont les pionniers en art furent certainement les cubistes suivis par tous ces grands artistes inventeurs que furent Schwitters, Arp, Nevelson, Arman et autres façonneurs de formes qui ont fait du vingtième siècle un immense laboratoire de dispositifs plastiques élaborés en un continuel renouvellement à partir de l’utilisation de matériaux puisés dans l’immensité du bruissement quotidien.
La priorité d’Hélénon est celle de l’homme capable de décréter et construire l’art en partant de la nature humaine.
Pour ce faire, l’artiste ramasse sur sa route les reliques les plus diverses du monde qui fabrique, consomme, jette ou recycle. Les traces (sentes) parcourues par Hélénon sont celles qui irriguent l’immense bidonville de cet entre-deux-siècles qu’il nous est donné de vivre.
Et parmi ces déchets, l’artiste trouve aussi des reliques naturelles (branches, galets…) qu’il assemble avec des éléments élaborés en démembrant ces palettes utilisées pour empiler les marchandises tout au long de leurs transports des lieux où s’opèrent les productions les plus diverses, vers les entrepôts, puis vers les ports, puis vers les lieux de distribution et de vente de toutes les marchandises mondialisées.
Cette exposition rassemble pour la première fois tous les moments et étapes complémentaires de cette longue quête opérée par l’artiste sur le réel depuis plus de soixante ans.
G. Joppolo