exposition JOHN LIE A FO LA VERTICALE DE L'ÉQUATEUR

D’un lyrisme ensorcelant ou dérangeant, d’un trait parfois brutal, parfois subtil, sa peinture nous invite à voyager dans un univers au confluent de la modernité et de l’art chamanique, dont l’inspiration donne à l’œuvre une formidable puissance

A la verticale de l’équateur, l’exposition que John Lie A Fo nous donne à voir se compose d’une vingtaine d’acryliques sur toile de grand format, œuvres empreintes de spiritualité, en quête d’élévation, à la recherche d’une harmonie à recréer entre la terre des hommes et les dieux, avec le vœu, si le ciel n’est pas vide, que les sacrifices dédiés au divin ne soient pas vains.

De la terre de sienne-ocre-brun-marron au puissant bleu de la voûte céleste, il fait éclater ses couleurs primaires à foison comme souvent et serties de noir, qu’il alterne avec d’autres teintes sourdes, empâtements et fonds blêmes, crayeux, grattés, où apparaissent des formes floues, distordues, fantomatiques… ou soudain pulpeuses.

Cérémonies rituelles; dialogues entre masque, totem et chamane; duo fraternel et duel fratricide; convocation des esprits; appels à la prière; la guerre toujours recommencée; offrandes et guérisons; fièvre, ferveur et foi; scènes quotidiennes, nos amies les bêtes, ode à la beauté, le temps qui passe, le temps qui reste, la vie, l’amour, la mort… l’élan vital, la paix enfin, beaucoup d’oiseaux … et une envie d’envol.

Anne-Marie Pichard-Libert, Galerie l’Encadrier, Cayenne