exposition KHOKHO RENÉ-CORAIL La vie secrète d'une révolte

KHOKHO RENÉ-CORAIL | LA VIE SECRÈTE D’UNE RÉVOLTE

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La Fondation est ouverte 365 jours par an. Les expositions se visitent gratuitement de 9h à 18h30.

Infos pratiques

Cette exposition rassemble les œuvres d’une figure magistrale de l’art martiniquais de la seconde moitié du 20e siècle : Joseph René Corail dit Khokho.

À travers des pièces créées entre 1963 et 1998, cette exposition, par son caractère rétrospectif, veut, tout à la fois, rendre hommage au parcours singulier de Khokho et témoigner de la richesse foisonnante, de la diversité rare et de l’originalité foncière de son œuvre.

Elle est une invitation à suivre ses orientations formelles très variées mais réunies par un enchaînement de thèmes qui semblent s’appeler les uns les autres ; à percevoir les choix conceptuels, liés par un fil consciemment serré, qui l’inscrivent dans une vision englobante du monde ; à saisir les multiples références qu’elle convoque et qui mettent en lumière les questionnements artistiques, esthétiques, politiques, philosophiques et religieuses dont elle s’est nourrie.

S’y mêle tout cela qui donne à l’œuvre son caractère de totale liberté : la curiosité que René Corail a manifestée envers les techniques les plus variées (céramique, peinture, sculpture, art mural, architecture, stylisme…); les forces qui l’animaient, les marques de son énergie, son sens de l’invention ; la jubilation toute sienne de saisir les infinis aspects de son pays natal pour en faire un des ferments de son travail; la volonté de hisser ses origines à une hauteur transcendant les limites de son île ; les poussées créatrices suscitées par ses sujets de réflexion favoris et ses passions personnelles; les profondeurs inattendues que faisait émerger sa pensée; l’esprit humaniste qui alimentait ses créations ; sa foi en un  art qui s’oppose aux valeurs dominantes par la puissance libératrice de sa dimension esthétique, par son ouverture à la connaissance et à l’émotion ; le langage et le style qui lui permettait de se faire comprendre par le plus grand nombre.

Khokho a construit son art sur un attachement à sa culture, une attention constante consacrée à l’homme, un retour aux sources, une relecture des mythes fondateurs, une histoire dépouillée de tous ses clichés, la construction d’une identité, une fidélité à ses propres convictions, une reformulation de l’idée de militance, un futur imaginé meilleur : autant de forces dont il a exploité tous les ressorts.

Il l’a aussi construit sur une errance dans la texture du pays. Tous les chemins qu’il a tracés, dans la nature, mais aussi dans le temps, mais aussi dans l’étoffe de la représentation, dans l’arrangement esthétique et formelle de ses œuvres, se croisent, s’entrelacent, se chevauchent, se font écho, conduisent l’un à l’autre, abolissent les frontières. Un réseau de trajectoires complices, qui crée en permanence, réinvente toujours un territoire hanté par l’esprit de résistance et au centre duquel il fait converger le maximum de ces forces.

Jean Marie-Louise, Commmissaire de l’exposition

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